This post was written by Ludivine Javelaud, intern in the Book Conservation Lab.
I am currently a conservation graduate student at the Institut National du Patrimoine in Paris and I have been accepted to complete part of my 4th year internship requirement in the Book Conservation Lab in the Preservation Department at the Smithsonian Libraries.
One of the projects I am involved with is the conservation of a collection of Les Lépidoptères de la Belgique. This is a set of 132 pamphlets from a nineteenth century scientific journal dedicated to European butterflies and part of the collection of the Joseph F. Cullman 3rd Library of Natural History. The periodical was written and illustrated by the Belgian naturalist Charles Frédéric Dubois and his son Alfonse who finished the father’s work when he died in 1862. They published the Pamphlets in Brussels and Leipzig between 1859 and 1882 (date of the first and last livraison.). The entire collection was conveniently divided in to five parts at the time of acquisition at the Smithsonian.
Judging from the stamp in the back of the upper wrapper, the set came to the Smithsonian from the Library of Congress in 1938 and was a duplicate copy from another edition. This set is of note because unlike other sets held at other institutions, the pamphlets have not been bound into volumes. Indeed, we found two notes from the publisher specifying he wanted a three-volume set like the edition from the Library of Congress or the Bibliothèque Nationale de France. However, the Cullman library remained unbound, as if it was just coming out of the printer’s presses, making our unbound set a rarity. In the light of the different publications of Les Lépidoptères de la Belgique, the Cullman library set is a testimony of the scientific periodical publishing in the nineteenth century.
Les Lépidoptères de la Belgique is a periodical, meaning the pamphlets don’t vary in size or in material. The pamphlets typically contain six leaves: Three leaves with color plates and three leaves that explain each illustration, all surrounded by blue paper wrappers. Originally, the upper and lower wrapper were linked to each other around the spine. The number of leaves may vary and some periodicals are missing their wrappers or some pages.
The set was previously digitized to be shared easily to the public. Thus, the goal of this conservation project was the stabilization of the most damaged parts – the 19th century’s brittle and acidic paper which is difficult to handle. In addition, it was necessary to improve the storage of the pamphlets by means of a custom enclosure.
In view of the large number of pamphlets and the homogeneity of the collection, I realized that dealing with an entire collection means to take a broad view: the treatments must be consistent and logical. So, I followed the same approach by the time conservation treatment began:
- Surface dirt was removed with a vulcanized rubber sponge specially for the 4th and the 5th part
- Lining all verso wrappers of each pamphlets, meaning approximately 240 linings
- Filling important losses of the paper wrappers most damaged
- Paper repair on leaves like tears and losses
- Making custom enclosure: It consists of an archival paper protective cover for each pamphlet and a cloth-covered double tray book box.
The lining of over one hundred paper wrappers was very time-consuming yet was the most important key point of this project. Indeed, the blue paper is extremely fragile. As a result, I chose to line the wrappers with a layer of Japanese paper (< 10g/m²) and wheat starch paste. Lining would provide the extra support these wrappers required. Also, the fine quality of Japanese paper selected makes it possible to see the stamp in the verso and some miscellaneous pencil notes. Thus, this lining treatment permit both to ensure the reversibility of this intervention and less risky handling.
Each wrapper was lined separately. I realized that attaching the wrappers to each pamphlet would take a very long time and, ultimately, is not really effective in terms of accessing the text. Nevertheless, the wrapper of the first set of pamphlets was particularly fragile, meaning it needed more careful handling. Paper losses were filled with a toned Japanese paper which had the same thickness of the blue paper. Both wrappers had also been lined with a layer of thin Japanese paper, large enough to make a case for the text block. Thus, the first pamphlet is an example of its possible original shape.
Several repairs to the pages were necessary, especially in the edges that were weakened by tears and losses.
Thus, to respect the division of the Cullman Library, I made five cloth-covered clamshell boxes. Each pamphlet after treatments was inserted into an archival paper folder for easier handling. All wrappers have been numbered in pencil on the cover for ease of reference.
After ten weeks, all 132 pamphlets from Les Lépidoptères de la Belgique have been successfully documented, treated and housed.
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Projet de Conservation-restauration : Les Lépidoptères de la Belgique
Actuellement élève de quatrième année au département des restaurateurs de l’Institut national du Patrimoine à Paris, j’entame aujourd’hui mon quatrième mois de stage à l’atelier de restauration de livres de la Smithsonian Libraries où j’ai eu l’opportunité de réaliser un stage de six mois.
La conservation de la revue Les Lépidoptères de la Belgique constitue l’un des premiers projets dans lequel je me suis profondément impliquée. Cette revue scientifique datée du XIXe siècle et dédiée aux papillons rassemble une collection de 123 numéros ou livraisons conservés à la bibliothèque Joseph F. Cullman 3rd Library du Muséum d’Histoires naturelles. La collection est publiée entre 1859 et 1882 (date de publication de la première et de la dernière livraison), à Bruxelles et à Leipzig. Le naturaliste belge Charles Frédéric Dubois n’est autre que l’illustrateur et l’auteur de cette revue. Après son décès en 1862, c’est finalement son fils Alfonse qui achèvera l’œuvre de son père. Au moment de son acquisition par la Smithsonian Libraries, l’ensemble de la collection a été de façon pratique divisé informatiquement en cinq parties, chaque partie étant rattachée à une cote et comptant une quarantaine de revues.
A en juger par le tampon présent au verso de la couverture supérieure, l’ensemble aurait intégré les collections de la Smithsonian en 1938 après avoir été déclassé de la Bibliothèque du Congrès. Il s’agit en effet d’un double qui fut détenu dans un premier temps par cette même institution. De façon remarquable, l’ensemble a traversé les décennies sans avoir été relié. En effet, j’ai pu déceler au sein de la cinquième division deux notes de l’éditeur à l’intention du relieur. Ces documents précieux indiquent clairement que ce dernier avait l’intention de les rassembler en trois volumes comme c’est le cas pour l’exemplaire de la Bibliothèque Nationale de France ou de la Bibliothèque du Congrès. Cependant, l’édition de la Bibliothèque Joseph F. Cullman est restée non reliée, comme si elle sortait directement des presses de l’imprimeur. Au regard des différentes éditions parvenues jusqu’à nous, Les Lépidoptères de la Belgique de la Bibliothèque Joseph F. Cullman incarnent un véritable témoignage de l’histoire de l’impression des revues scientifiques au XIXe siècle.
Les Lépidoptères de la Belgique sont à placer dans la catégorie des périodiques, ce qui signifie qu’ils regroupent un ensemble homogène de 132 revues qui ne varient ni en format ni en matériau. Chaque numéro est composé de la même façon. Il contient six feuilles volantes : trois planches colorées et trois fiches explicatives correspondantes, le tout inséré dans une couverture en papier bleu. A l’origine, la couverture supérieure et inférieure aujourd’hui désolidarisées étaient reliées par le dos. Le nombre de pages peut toutefois osciller selon les cas tandis que plusieurs couvertures et pages se sont révélées manquantes.
La collection a été préalablement numérisée afin d’être communiquée plus aisément au public. L’objectif de ce projet de conservation réside dans la stabilisation des différentes dégradations observées. On pense en l’occurrence à l’acidité du papier pâte mécanique extrêmement fragile et cassant des couvertures et des pages. Cette qualité médiocre du matériau est particulièrement fréquente au XIXe siècle. Avant les traitements, il était d’ailleurs difficile de manipuler les revues sans risquer d’engendrer des dégâts supplémentaires. Dans un second temps, il était essentiel d’améliorer le conditionnement de ces revues au moyen de la confection d’une boîte sur mesure.
Au regard du nombre important de livraisons et de l’homogénéité de la collection, il s’est avéré nécessaire de conserver une vue d’ensemble précise afin d’appliquer les traitements. Cette approche préconisait donc des interventions cohérentes et logiques pendant toute la durée du projet
- Dépoussiérage de la surface avec une gomme latex. (Plus particulièrement pour la 4ème et la 5ème partie)
- Doublage de l’ensemble des couvertures (au verso) soit 240 doublages
- Comblement des lacunes des couvertures les plus dégradées
- Réparation des déchirures et des lacunes des pages
- Confection d’un conditionnement sur mesure : Chaque revue est encartée dans une chemise qui est elle-même rangée dans une boîte en toile.
Le doublage des couvertures est sans doute l’étape qui a nécessité le plus de temps. C’est véritablement la clé de ce projet. En effet, le papier bleu les constituant présentait une extrême fragilité et par extension rendait les manipulations particulièrement délicates. C’est pourquoi, j’ai choisi de procéder au doublage de l’ensemble des couvertures au moyen d’un papier japonais fin (<10g/m²) et de la colle d’amidon de blé. Le document a pu ainsi recouvrer de la souplesse et un soutien supplémentaire. En outre, le léger grammage sélectionné du papier japonais permet la lecture des tampons et des notes manuscrites au verso de la couverture et cela malgré le doublage. Le traitement exécuté présente une réversibilité satisfaisante et favorise la consultation du document.
Chaque couverture a été doublée séparément. En effet, je n’ai pas procédé au rattachement systématique de la couverture supérieure et inférieure. Le processus se serait révélé beaucoup trop long, fastidieux et surtout très peu pertinent en termes d’accès au document. Néanmoins, la première livraison présentait d’importantes dégradations qui ont exigé des traitements plus conséquents. Les larges lacunes ont été comblées avec un papier japonais préalablement teinté tandis que les deux couvertures ont été conjointement doublées dans le but de les resolidariser. Tel un échantillon, la première livraison ainsi restaurée offre à voir une proposition de la structure originelle du document.
Des réparations de déchirures ont également été menées sur un certain nombre de pages. Les bordures de celles-ci présentaient de grandes faiblesses et des lacunes.
Afin de respecter la cotation de la bibliothèque qui divise la collection en cinq parties, j’ai entrepris la confection de cinq boîtes en toile sur mesure. Après traitement, chaque revue a été insérée dans une chemise en papier neutre de conservation. Pour faciliter la consultation, chaque chemise a ensuite été numérotée (le numéro a été inscrit au crayon sur le coin haut droit de la chemise) puis rangée dans sa boîte respective.
Après 10 semaines, les 132 revues Les Lépidoptères de la Belgique ont été constatées, traitées et conditionnées.
(French text updated on 7/18/18)
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